Le programme ÉRABLE

Le programme ÉRABLE

Sous-titre
Raconter le vivant pour agir

Inscrit dans la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030, ce nouveau programme ÉRABLE mobilise les Élus par la Recherche-Action sur la Biodiversité Locale. Il vise à accompagner les collectivités locales dans la construction d’une mise en récit de la biodiversité, en documentant et encourageant les initiatives visant à renouer avec la nature dans les projets locaux. Le programme de recherche-action soutient des projets transdisciplinaires dans les collectivités, de France métropolitaine et d’outre-mer, pour proposer des pistes d’actions et des leviers pour des changements transformateurs ; au travers d’une plateforme de mise en récit qui associe chercheurs des sciences sociales et des sciences du vivant, artistes, décideurs et acteurs de la vie locale. Il propose de nourrir les réflexions stratégiques des élus locaux sur l’avenir de leur territoire en intégrant la biodiversité comme facteur clé. Et, il capitalise, à des fins d’action, les connaissances établies sur les territoires et en assure la diffusion auprès de public divers : élus, professionnels, scientifiques et grand public.
 

Trois grands objectifs 

Produire de la connaissance pour mieux comprendre la complexité des enjeux territoriaux de la biodiversité par le dialogue entre les sciences sociales et les sciences du vivant. A travers les apports de la recherche, la méthode de la mise en récit et le dialogue entre chercheurs, artistes, élus et acteurs, les initiatives permettent de mettre en lumière la place de la biodiversité et de prendre conscience des multiples liens tissés entre les humains et le reste des vivants.  

Nourrir l’action publique locale par la mobilisation d’expertises et d’outils, la construction collective, la prospective et l’établissement de scénarios, pour contribuer aux réflexions stratégiques des collectivités. La démarche doit contribuer à renforcer le rôle de l’élu local dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité et leur permettre de consolider leur projet politique.

Diffuser les résultats de la recherche et les grands enseignements produits dans le cadre des projets à travers des vecteurs artistiques et des médias variés à destination du grand public, notamment de la jeunesse.

 

La méthode

Pour ce faire, le programme soutient des projets de recherche transdisciplinaires dans les collectivités territoriales pour proposer des pistes d’actions et des leviers pour des changements transformateurs. Il alimente les réflexions dans le cadre de la planification locale et constitue un accompagnement en ingénierie pour aller dans l’opérationnel. Il est orienté vers l’aide à la décision pour accompagner les élus, avec la mobilisation de chercheurs en association avec des artistes.

La méthode du programme ÉRABLE se construit sur 4 piliers en interaction :

I.    La mise en récit

Par le concours des méthodes scientifiques et des pratiques artistiques, mobilisées autour des enjeux de politiques publiques, le programme entend construire des récits sur la biodiversité, portés par les élus et les acteurs locaux, et en capacité de les mobiliser ; tout en étant susceptibles d’inspirer d’autres territoires à partir d’observations situées.

Méthode de communication qui consiste à substituer à la simple présentation d'informations ou à des analyses d'idées des récits à caractère exemplaire, la mise en récit peut prendre différentes formes : 
-    elle peut documenter le réel, raconter l’existant, en pouvant s’appuyer sur le passé ;
-    elle peut établir des scénarios avec les projections scientifiques, en croisant les disciplines, raconter les futurs envisagés ; 
-    elle peut établir se servir de la fiction pour imaginer les futurs, raconter ce qu’il pourrait advenir, pouvant aussi mobiliser la rétroprospective.

A ces 3 types de mises en récit, des formes hybrides peuvent aussi émerger. 
 

II.    L’interdisciplinarité et la transdisciplinarité

Pour relever le défi de la préservation du vivant, par nature fait de connexions, il devient urgent de faire appel à toutes les disciplines (géographie, agronomie, écologie, droit, économie, urbanisme, sociologie, philosophie, éducation…) et de recréer du lien entre elles, de croiser les savoirs. Les projets de recherche feront dialoguer les sciences humaines et sociales et les sciences du vivant, et combineront les approches. Les arts, qui réinventent les imaginaires par leur assimilation des éléments de manière différente, constituent un outil pour renouer avec le reste du vivant. La mobilisation des pratiques artistiques au cours de la recherche permettra de constituer des récits de territoires engagés. Avec l’aide de professionnels du monde artistique (écrivains, poètes, metteurs en scène, acteurs, dessinateurs, bédéistes, musiciens...), ces récits pourront porter sur le passé, le présent, l’avenir ou encore des futurs imaginaires, et combineront les enjeux interconnectés d’un territoire.

III.    La projection et la prospective

Les projets de recherche donneront à voir des trajectoires possibles d’évolution de la biodiversité dans les territoires et leurs conséquences :


- à divers horizons temporels (2030,2050…) …), en distinguant par exemple un horizon à long terme sur lequel construire une vision stratégique du territoire et un horizon à plus court terme (quelques années) pour esquisser un projet plus opérationnel ;
- et selon diverses variables (notamment dans une perspective de +4°C en 2100 , dans un cadre d’optimisation de certains services écosystémiques par rapport à d’autres, land sharing versus land sparing…), en développant des approches quantitatives et qualitatives de la relation humains / reste des vivants, issues de disciplines également variées (littérature, géographie, histoire, philosophie, culture visuelle, linguistique…). 


Ils impliqueront les élus dans la construction d’outils de projection ou de prospective sur les enjeux de biodiversité du territoire, notamment dans le contexte de préservation et de restauration de la biodiversité, d’adaptation au changement climatique et des autres défis de transition écologique (sobriété foncière, solidarité, mobilité, alimentation…).

IV.    La collaboration entre recherche, décision et action

Le programme vise à créer une dynamique de collaboration entre des élus, des chercheurs de diverses disciplines, des artistes et des acteurs territoriaux (agriculteurs, entrepreneurs, forestiers, agents techniques de collectivités, gestionnaires d'aires protégées, opérateurs de l’Etat...). Dans cette perspective, les projets de recherche doivent présenter une méthodologie collaborative innovante sur toute la durée de l’étude de cas, de l’élaboration à la valorisation, en tenant compte des modalités de gouvernance spécifiques à chaque territoire. 

La co-construction avec les acteurs pourra s’appuyer sur des protocoles existants comme les jeux sérieux, la modélisation d’accompagnement ou encore les sciences participatives. 

 

Un programme pour éclairer les politiques publiques
 

Opérateur de recherche pour le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires et du Ministère de la culture, le groupement d’intérêt public l’Europe des projets architecturaux et urbains s’inscrit, à travers le programme ERABLE dans le cadre de la Stratégie nationale biodiversité 2030 pour renforcer l’accompagnement des collectivités. Le dispositif est conduit en partenariat et avec le soutien de la Direction de l’eau et de la biodiversité (DGALN/MTECT), et appuie de manière complémentaire les stratégies portées par le Ministère et le Secrétariat général à la planification écologique. Il amplifie les démarches initiées et les recherches menées par d’autres institutions, dont l’Office français de la biodiversité, la Banque des territoires ou la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, et également les Régions dans le cadre de leur Stratégie régionale pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (SRESRI).

Si la recherche dans le cadre d’ÉRABLE est circonscrite dans le temps, les questionnements et outils qui émergent au sein des plateformes locales peuvent connaître des prolongements à travers d’autres dispositifs portés par les institutions et opérateurs de l’État, y compris financiers comme le Fonds vert.

Les projets soutenus sont l’occasion d’articuler, dans les territoires, les politiques publiques nationales et régionales, de veiller à leur mise en cohérence, et de mettre en évidence le lien entre celles-ci et la préservation de la biodiversité : la Stratégie nationale pour la biodiversité et les stratégies régionales pour la biodiversité, le pacte en faveur de la haie, le 3e plan national d’adaptation au changement climatique, le plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, la planification écologique ou encore la réforme de la lutte contre l’artificialisation des sols. Par réciprocité, les retours d’expériences locaux permettront d’alimenter les politiques publiques nationales.


Une valorisation grand public pour les travaux de recherche

ÉRABLE favorisera une valorisation au fil de l’eau des travaux de recherche afin de restituer la production scientifique du programme et de participer au débat public. 

Les travaux issus de la recherche seront donc diffusés et les questions liées à la biodiversité et à notre rapport au vivant mises au cœur du débat public au travers d’événements locaux et nationaux, de collections d’ouvrages, d’un film grand public, de partenariats presse nationaux, de cartographies d’initiatives, de mini-vidéos sur les réseaux sociaux, ou encore de podcasts. 

Les vecteurs artistiques, sous forme matérielles ou de spectacles vivants, contribueront à cette valorisation et à une appropriation par tous les publics.